Je t’aimais tellement, et maintenant encore. Je crois d’ailleurs que je t’aimerais toujours…
J’étais si bien en pensant à toi, nous étions si bien lorsque l’on pouvais nous compter en tant qu’une seule et même personne. Je le pensais…
Je me souviendrais toujours de notre rencontre. Tu étais là, accoudé sur les barrières en bois d’un vieux pont. Tu regardais en bas, le vide tellement profond, celui duquel on ne peut sortir… étais-tu au fond à ce moment là ?
Tu avais l’air tellement pensif, absorbé, tu m’inquiétais… mais je me suis avancé vers toi et me suis accoudé à mon tour t’accompagnant inconsciemment dans ce vide…
Je t’ai timidement demandé ce que tu regardais "en bas", bien que le fond était invisible… tu m’as répondus avec un regard remplit de tristesse qu’il t’y attendait, qu’il t’y attendrais toujours et ce depuis quelques temps.
Je me posais bien des questions, beaucoup de questions, mais le désespoir qui brisait ton beau visage me faisait peur alors je n’ai rien dit. Je me suis juste contenté de regarder une nouvelle fois dans ce néant que reflétaient si bien tes yeux…
Je t’ai proposé d’aller dans un café pour parler, histoire d’avoir un peu de compagnie, toi qui semblais autant perdus que moi, tu as accepté et m’as regardé en souriant d’un air reconnaissant. Nous sommes allés dans cet endroit qui se nommait "Multi’fleur-cafe", il était tellement bien, des fleurs décoraient les murs, d’autres étaient suspendues au plafond, elles étaient tellement colorés, multicolores… tu sais, cet endroit me rendait tellement heureux…
Nous ne nous sommes plus vus pendant environ une semaine pour finalement nous retrouver par hasard dans ce café qui était alors devenu celui de notre histoire. C’était tellement beau… nous nous donnions rendez-vous là-bas tous les jours, pendant de longues heures, des heures qui passaient pourtant trop vite à mon goût…
Nous avons passé la nuit ensemble, assis sur un banc près d’une fontaine. Le bruit de l’eau nous apaisait et les milliers de petits points lumineux dans ce ciel si sombre nous faisaient garder de l’espoir. Une étoile filante était passée, tu as sourit et as dit qu’il fallait que l’on fasse chacun un vœu. Les vœux ne se disent pas tu sais, mais j’avais espéré que tu reste avec moi pour toujours… j’aurais du te le dire…
Je me souviens aussi de notre première fois. Tu me caressais comme si j’étais en mousse, tu étais tellement patient, tu savais que j’étais fragile et ne voulais pas me faire de mal. Tu sais, les larmes qui ont inondés mon visage quand tu es venu en moi étaient des larmes de réel bonheur. Mais on me l’a souvent dit, toute forme de bonheur est éphémère. Pourtant notre histoire me rendait heureux, j’avais envie d’y croire. De ne pas penser qu’un jour tout s’arrêterais. Je ne pensais pas que cela arriverait si vite…
Peu de temps après, nous avons emménagé dans un petit appartement près de la grande ville qu’étais Paris. Il y avait beaucoup de choses à refaire mais ça ne me dérangeait pas, je voulais tout recréer à notre image. Alors nous sommes allés dans un grand magasin dont le nom m’échappera toujours et nous avons cherchés ce qui nous plaisait. Je prenais tellement de choses, tu souriais à chaque fois. Je sais, j’étais un vrai gamin mais il faut avouer que tu étais pareil. Ensemble nous étions vraiment irrécupérables mais maintenant… j’ai changé tu sais… depuis que tu n’es plus là je n’ai plus jamais souris sincèrement… je ne suis plus comme m’as connu, et je ne le serais probablement plus jamais…
Quelque part je me dis que c’est bien que tu ne me vois pas dans cet état mais si tu étais resté, je n’aurais pas changé ainsi. Tu sais, je ne parle plus beaucoup aux gens, bien qu’il y ait quelques exceptions, ils ne te remplaceront jamais, je le sais. Tout comme je sais que je n’ai jamais compensé le vide qu’il avait créé en toi…
Nous ne formions qu’un, nous nous complétions, nous nous comprenions… tu étais tellement de choses pour moi, jamais je n’oublierais ce que tu as apporté à ma vie, ni ce que tu as emmené avec toi… mais tu sais, le bonheur que tu as fait naître en moi était tellement important que je ne peux t’en vouloir de m’avoir abandonné.
Mes larmes coulent souvent en pensant à toi, à nous… il est encore trop tôt pour moi de dire que ce sont des larmes de nostalgie, beaucoup trop tôt… car la tristesse qui est en moi inonde tellement mon cœur, si tu savais le vide que je ressent… mes yeux sont-ils à présent aussi sombres que les tiens lorsque tu regardais en bas de ce pont ?
On me dit souvent de t’oublier, on veut me faire croire que cette tristesse passera bientôt, que tu seras vite remplacé… mais je crains que je finirais ma vie avec tout cela encore encré en moi. Je ne veux pas t’oublier…
Tu sais, c’est affreux de penser à quelqu’un sans jamais s’arrêter… tu hantes ce qu’il me reste de vie, tu habites même mes rêves, ça me fait mal… ça me fait mal de me dire que tu n’es plus là et que tu ne le seras plus jamais… de me dire qu’une fois encore je vais me réveiller seul… et cela pour toujours…
Les choses qui me font penser à toi vont me faire perdre la tête… il y en a tellement. Un simple mot, un simple geste, une chanson… je crois que la musique est la pire chose en ce cas là… les chanson qui me faisaient sourire avant me font maintenant pleurer… tu me manque tellement…
Tu sais, lorsque tu es partis, j’aurais aimé que le vent qui t’accompagnait emporte tous ces souvenirs avec toi… j’aurais aimé tout oublier, ne plus me réveiller… j’aurais aimé que tout cela ne soit qu’un rêve, un rêve magnifique dans lequel tu restais avec moi… j’aurais aimé tellement de choses…
Pourquoi suis-je allé vers toi ce jour là ? Pourquoi as-tu été si gentil et attentionné ? Pourquoi est-ce que je t’aime ? J’en souffre tellement si tu savais… je ferais n’importe quoi pour que tu revienne… mais même tous les efforts du monde ne suffiraient pas, je le sais…
Le jour de ton départ a été le pire de ma vie… je me suis levé un matin, seul, tu n’étais plus là… tu étais partis laissant toutes tes affaires, tes souvenirs… tu as juste prit le temps de m’écrire un petit mot… merci…
J’ai passé la journée à te chercher, j’étais tellement déboussolé, je ne savais plus où aller… et puis je me suis souvenus de l’endroit de notre rencontre… quand j’y suis enfin arrivé il faisait nuit, heureusement que j’avais prévu de quoi m’éclairer. J’ai avancé vers les barrières de ce pont et sur la barre métallique, quelque chose était gravé… j’ai illuminé la partie en fer pour lire ce qui y était écrit… même avant de lire, j’ai reconnu ton écriture… si douce, si belle… il n’y avait pas grand-chose d’écrit mais j’y pense toujours… Je t’attendrais…
Alors ça y est… tu étais partis le rejoindre… il avait probablement attendu assez longtemps… tu avais fait ton choix, rester avec moi ou le rejoindre au fond… je n’aurais pas cru que tu partirais comme cela pour ne plus revenir… je n’aurais jamais cru que tu suivrais sa trace… tu m’as indirectement trahis mais je ne peux t’en vouloir…
Voilà, quelques semaines sont passées après tout cela, quelques mois peut-être, je ne sais plus… je ne veux plus penser, je ne veux plus me rappeler… je veux oublier mes souvenirs ! Les faires partir en cendre pour qu’ils soient à l’image de mon cœur… je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas comment réagir…
Les deux derniers mots que tu m’as laissé sont à la fois tellement signifiants et tellement insignifiants… en partant, tu as brisé mon cœur… en m’attendant… tu brise ma vie… dois-je te rejoindre ? Dois-je recommencer une autre vie ? Je ne sais pas… je ne sais plus où j’en suis… toi qui me disais comment me comporter face à toutes les situations de la vie, tu ne m’a pas appris à sourire après ton départ… tu ne m’apprendra plus rien… jamais…
Tu sais, tu me manque tellement… je crois qu’avec tout ça ma décision est prise… je ne peux me séparer de toi comme ça, je ne peux t’oublier…
Je marche machinalement vers l’endroit de tes derniers mots, de tes derniers gestes, de tes dernières pensées… y en avait-il pour moi ? As-tu pensé à ce que je ressentirais lorsque tu m’abandonnerais ? Je ne sais pas… mais sache que je pense à toi…
L’endroit est désert, comme réservé pour moi… le vent de la solitude me caresse doucement le visage comme ton souffle le faisait… ils ne sont pas là pour m’arrêter… plus rien ne peut me retenir… plus rien… sauf toi…
Je prend appuie sur mes bras et pose mes jambes sur la première barre de la barrière… je regarde le fond… comme tu le faisais… j’y suis presque… j’arrive… attend moi encore un peu, s’il te plait…
Je ferme les yeux et m’apprête à passer de l’autre côté… est-ce qu’il sera plus obscure que la vie que je mène… ou sera-t-il plus clair… je n’en sais rien… à vrais dire, ça m’est égal…
J’ouvre les bras… je sens des ailes me pousser dans le dos… les ailes de la liberté… je vais voler jusqu’à toi… non… je ne peut pas partir… quelque chose me retient… quelqu’un… j’ouvre les yeux et je le voit… un homme me tiens les bras… je le regarde perdu… il me prend dans ses bras et me fais descendre de la barrière… il m’éloigne de toi…
Il me souris et me prend dans ses bras… il ne me demande rien… il sait que je ne vais pas pouvoir lui répondre… tu sais… ses bras me réconforte… je ne le connaît pas mais je m’y sens bien… est-ce qu’il sera pour moi ce que j’ai été pour toi ? Est-ce qu’il redonnera les couleurs que tu as enlevé à ma vie ?
Tu sais… je lui en veut inconsciemment de m’avoir retenu… j’étais près à tout pour partir… plus maintenant… il comblera probablement quelques vides, je le sais… ne m’en veut pas d’être resté… je sais que tu me comprendra… je l’espère du moins… je t’aime…
 
									
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